Le loup de Venise

I

L'eau qui chuchote
des secrets
sous les masques,
l'aube qui dans
son manteau
de brume
fait oublier
le Temps,
un gant parfumé
que l'on trouve
place St Marc
sous le regard
énigmatique
d'un chat
gardien de
la Ville-Trésor,
l'odeur gourmande
des fournils
qui nous
sourit
et chasse
notre solitude,
le pas
que l'on fredonne
dans le labyrinthe,
les canaux jouant
avec sérieux
à cache cache;
le mouvement
amoureux
de l'eau
sous les
gondoles,
un jardin fabuleux
que l'on devine
derrière un mur;
tout se fait mouvement,
l'automne s'est
assis
sur la ville
et fume
une longue cigarette;
les clochers commentent
le jour qui s'ouvre,
le soleil
se fait point
au bout de la lagune,
il a du mal
a s'éveiller,
Venise poursuit
son chemin d'éternité....

II

Dans tes paumes
au goût de sel
je me retrouve,
meme quand
je te quitte
je continue
a errer dans
ton songe;
sous les masques
glisse quelques fois
une larme;
rouge Venise
qui accroche
et plie
le silence,
sur l'eau
et sur les bords,
dans les ruelles
qui murmurent
et dispersent
un parfum
de fournil,
je me fais
loup
sans hurlement,
je conquière
les places
d'un baiser
alors que
l'aube
écume ses
seins
des poèmes
de l'obscurité....