Rue de Verneuil

Au 5 bis rue de Verneuil
plane une âme slave,
sur un violon bohémien
sortie d'une toile de Chagall,
en volutes de Gitanes;
sur mon ticket de métro
c'est un poème
que je vois,
là où dorment
les incompris,
les sans abris de l'amour,
les revanchards
des larmes perdues
dans le ruisseau;
au bout de la nuit
que l'on voudrait
prolonger
avec les amis,
il m'accompagne
le grand Serge,
me tiend
par l'épaule
comme un ange
de Wim Wenders;
derrière un voile de fumée,
je pars rencontrer
une Javanaise magnifique
à la peau couleur café;
dans les choeurs
de l'aube,
c'est une épopée
qui se lève,
une épopée
de peu,
un premier
rayon de soleil
où passe
les notes
de piano
d'un Gainsbourg
hélàs invisible....